Maybe she likes basketball ? ☆ Kang Tae Hyun | Moon Chan Mi

Maybe She Likes Basketball ?

Kang Tae Hyun & Moon Chan Mi

Les crissements de chaussures, le bruit d'un ballon qui rebondit au contact du sol, les encouragements du public qui réchauffait l'atmosphère, les gouttes de sueur qui perlaient sur les front de plusieurs jeunes hommes, plutôt grand de taille, qui criaient sur le terrain. Toutes ces choses pouvaient faire comprendre que l'on se trouvait en plein milieu d'un match. La plupart du public se composait de familles et de garçons de tout âge, cependant parmi eux, on pouvait apercevoir un groupe de jeunes femmes dans la fleur de l'âge. Des filles qui semblait être là pour les joueurs plutôt que pour ce sport honorable qu'était le basketball.

On devinait tout de suite que le match qu'ils jouaient été assez important pour l'équipe coréenne qui était opposée à l'équipe japonaise. La tension était palpable et le stress, à son comble.

Cependant l'un d'eux semblait faire tâche sûrement parce qu'il n'avait pas l'air d'être coréen ou en tout cas, il ne l'était pas totalement. Ce qui s'avérait être vrai, celle qui lui avait donné la vie était australienne, et aujourd'hui encore, elle n'avait pas pu assister à son match parce qu'elle était chargé d'une affaire importante. Tel était la vie de cette avocate de renom qui ne lâchait rien, une fois une affaire entre les mains. Sur son maillot blanc on pouvait lire le numéro 95 accompagné de "KANG" en inscription noire, et sur le devant, on retrouvait le drapeau de la nation adorée de son père. Jason était le prénom de ce sportif que la famille ne venait pas voir sur le terrain, enfin ici tout le monde le connaissait en tant que Tae Hyun, le sportif arrogant. Il commençait à s'y faire à présent et il n'avait pas le souvenir de les avoir vu pointer le bout de leur nez même lorsqu'il était enfant à l'un de ses matchs.

Mais au fond de lui, Tae Hyun sentait que la personne la plus chère à ses yeux, elle, le regardait. C'était sûrement le plus fervent de ses fans et c'est pour lui qu'il jouait avec autant de passion. Cette même passion qui le dévorait de l'intérieur chaque jour un peu plus et qui le rendait bien plus impulsif qu'il ne l'était déjà.

Même si il ne le voyait pas, qu'il n'était pas présent physiquement, il sentait qu'il était parmi le public. Tae Hyun pouvait l'apercevoir parfois avec son sourire narquois au coin des lèvres. Est-ce que c'était une chimère ou est-ce qu'il était entrain de devenir complètement fou ? Peut-être que c'était les deux. Ça pouvait également être les drogues qu'il avait consommé en grande quantité dans son adolescence qui avait ravagé ses neurones. Mais il se fichait bien de la raison qui lui permettait de le voir.

Le voir sourire et se tenir sur le banc de touche alors que personne ne semblait l'apercevoir, ça rassurait le jeune basketteur. Aux yeux des autres, il était mort, mais pas aux siens. Il ne pouvait pas se faire à cette idée, c'était peut-être pour cette raison qu'il n'avait pas daigné aller à l'enterrement ou même remit les pieds sur le sol américain. Non, la peur le gagnait à chaque fois et c'est elle qui l'avait poussé à fuir pour l'Australie. Tout était empreint de leurs souvenirs et son cœur lui faisait mal à tel point qu'il avait l'impression de ne plus pouvoir respirer.

Chaque jour semblait plus douloureux que le précédent depuis qu'il avait roulé sur cette route pluvieuse. Le contact du goudron qui leur arrachait la peau, la moto qui s'était écrasé au loin et qui prenait feu à la suite de la percussion de cette voiture, leurs visages en sang, la sonnerie de téléphone et le corps de ce jeune homme sur le sol froid. Toutes ces choses le hantait. Tae Hyun se revoyait à l'arrière de cette ambulance alors que son meilleur ami lâchait prise et que son cœur ne répondait plus. Il n'avait pas réussit à survivre, il n'avait pas tenu jusqu'à l'hôpital. Tae Hyun les avait suppliés de le laisser mourir lui aussi, il voulait juste pouvoir le rejoindre. Rejoindre Insoo, c'était plus rassurant que de vivre dans ce monde où il n'avait jamais eu sa place.

En se tournant avec un sourire aux lèvres vers le banc de touche, il donnait l'impression de sourire au public. C'était à son ami qu'il adressait ce joli sourire. Mais si ses personnes connaissaient la vérité le concernant son passé et lui, est-ce qu'ils se tiendraient tous ici à cette heure-ci ?

Le jeune sportif prit une inspiration avant de se rediriger sur le terrain, reprenant sa place d'arrière.

Les dernières minutes étaient toujours décisives pour eux, on avait l'impression qu'ils jouaient tous leurs vies, les supporters quant à eux, retenaient leur respiration. Certains avaient les yeux braqués sur le terrain, d'autres sur le tableau des scores et le reste priait intérieurement pour la victoire de ceux qu'ils supportaient.

Le match était entrain de toucher à sa fin, et Tae Hyun réalisa un dunk à l'instant ce qui provoqua l'euphorie générale parmi le public et les joueurs de son équipe car il venait de les mener à la victoire. Un sourire venait de se peindre sur ses lèvres tandis qu'il poussa un cri de joie, visiblement fier de lui. Le basket, c'était sûrement la seule chose dans laquelle il excellait avec l'anglais, mais ça ne comptait pas vu qu'il était métisse. Les joueurs avaient finit par se saluer, d'autres échangeaient plusieurs mots avant de rejoindre les vestiaires.

Toutes les personnes présentes sur le terrain avaient désertés et les tribunes semblaient se vider tandis que Tae Hyun s'était assit sur l'un des bancs avec sa télécommande dans la main qui affichait sa note. 4.15. C'était une note qu'il ne méritait même pas. Après tout il ne la possédait que parce qu'il prétendait être le petit fils parfait de ses parents et la plupart de sa popularité, il la tenait également d'eux. Ou de la génétique en tout cas pour avoir un minois qui attirait les filles, les mêmes filles qui l'agaçait quand il s'entraînait ou qu'il essayait de se concentrer. Mais il restait un minimum courtois avec elles car c'est grâce à elles qu'il réussissait à maintenir sa note.

Tae Hyun finit par pousser un cri de frustration puisqu'il se pensait seul, il avait besoin d'évacuer cette pression qu'il avait sur les épaules depuis son enfance.

☾ anesidora

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Kang Tae Hyun & Moon Chan Mi

Il fait si chaud.

Je soupire en m’éventant légèrement le visage avec ma main, mes pas dansant doucement sur le béton. Mes talons claquent joliment contre le trottoir sur lequel je me déplace, avec l’idée de retirer de l’argent. Je ne sais pas combien je dois donner au détective. A quel prix s’élève une enquête sur soi-même ? J’ai beau poser la question à mon entourage, personne ne semble être capable de me répondre. Est-ce normal que les gens me fuit dans la rue quand je les aborde avec mes questions ?

Je ne comprends pas.

J’ai l’impression d’être totalement vide et ce sentiment me rend étrangement amère.

Je mets ma main en visière en levant légèrement les yeux vers le ciel. Le soleil est tapant, presque violent, à un point tel que j’ai du mal à ne pas plisser les yeux. Pourtant, un sourire se glisse gentiment sur le coin de mes lèvres. J’aime la caresse chaleureuse du soleil, et le bleu éclatant qu’il offre au ciel en cette saison. Ça me détend et instantanément, j’en oublie tous mes soucis en une seconde.

Pourtant, un sursaut m’arrache à ma délicieuse contemplation. Je tourne la tête en direction des cris que j’entends, comme mue par un instinct étrange. Et je reconnais les sons qui proviennent d’une foule en délire. Je m’approche doucement du grand grillage qui me sépare des gradins juste devant moi. Qu’est-ce qui leur prend ? Pourquoi est-ce que tout le monde crie ? Je contourne le grillage et marche jusqu’à trouver une entrée. Je parviens finalement à entrer à mon tour près des gradins, et découvre la foule, les cris, les hurlements de joie et d’encouragements. Mes yeux passent d’une personne à une autre. Leurs regards sont emprunts de passion et d’exaltation, si bien que je les envie, fascinée par les émotions qu’ils dégagent tous.

Intriguée, je finis par tourner la tête vers le terrain qui retient l’attention de tous. Une dizaines de jeunes hommes courent après une balle orange. Mes yeux suivent la course de plusieurs d’entre eux, surprise de leur rapidité. C’est comme s’ils volaient. Un en particulier, qui s’élance dans les airs avec des ailes aux pieds, passant la balle dans le cerceau du panier avec une facilité déconcertante. Ça a l’air si simple quand il le fait.

Tout le monde éclate de joie, applaudit, et quelques minutes plus tard, le gradin se vide et les jeunes hommes portant le même haut s’en vont dans une autre direction. C’est fini ? Déjà ? J’aurai aimé en voir un peu plus…

Je m’approche doucement du terrain, observant les lieux avec intérêt. Je ne suis jamais venue ici depuis mon déménagement, mais je dois admettre que l’ambiance est intéressante. Autant d’inconnus qui agissent de concert, c’est plutôt inattendu. Je marche lentement mais pour la seconde fois, je sursaute à l’entente d’un son qui me fait frémir.

Je relève les yeux en entendant un cri puissant, presque animal. Assit sur un banc non loin, transpirant, je reconnais le jeune homme qui a marqué le panier à la fin du match. Je le dévisage en silence, observant son profil avec intérêt. Une mâchoire puissante, un regard affirmé et des cheveux un peu fous. J’ai l’impression qu’il est différent des autres mais je suis incapable de dire en quoi.

Je m’approche doucement et tapote son épaule pour lui signaler ma présence, plongeant mon regard dans le sien. Est-ce qu’il a mal ? Son cri était déchirant. Probablement une écharde. C’est douloureux, ce genre de blessures, et elles sont invisibles. Si c’est le cas, je peux l’aider. Je pense.

« Tu es blessé ? »

J’appuie mon regard dans le sien, le dévisageant en silence. Il est bien plus grand que moi, même perchée sur mes escarpins. Les coréens sont souvent grands, j’ai l’impression. Du moins c’est ce que j’ai constaté quand je marchais dans la rue. Ou peut-être est-ce moi qui suis trop petite ? Ceci dit, ce garçon n’a pas l’air coréen. Il a des traits différents…

« Je peux te soigner si tu veux. »

Essayer, du moins.

☾ anesidora

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Être seul et profiter de ce silence, l'espace d'un instant, qu'est-ce que ça faisait du bien. Juste un moment, il avait l'impression de respirer, il n'avait pas besoin de faire semblant ni même de garder son masque afin de se faire bien voir par tous. Tae Hyun aurait fait n'importe quoi pour rester éternellement comme ça. Sa télécommande finit par se retrouver sur le banc à ses côtés. Qui était-il réellement derrière l'image qu'il se donnait ? Lui-même n'aurait su le dire. Peut-être rien d'autre qu'une poupée dénuée de sentiments. Une poupée à l'effigie de ses parents qui ne brillait que par son nom. Le basketteur avait tout pour être heureux mais il n'y arrivait pas.

Bien évidemment lorsqu'il se trouvait sur le terrain, il se sentait vivre mais rien ne valait ce sentiment de tranquillité où il n'avait pas l'impression d'avoir toute cette pression que ses parents faisait peser sur ses épaules. Tae Hyun gardait ce ballon dans les mains en le faisant parfois tournoyer sur son doigt. Comme d'habitude, il broyait du noir, il se demandait ce qui se serait passé ce jour-là si tout avait été différent. Pourquoi on avait pas voulu le laisser mourir ? Lui, n'avait jamais eu envie de se battre ni même de vivre. La vie était bien trop difficile, à tel point qu'il avait dû se créer un personnage pour survivre dans cette jungle sans merci. Tout marchait avec la loi du plus fort ici. Il prétendait tous être quelqu'un qu'il n'était pas, c'était assez fatiguant.

Pour la énième fois de la journée, il s'était mit à soupirer. Peut-être que si tout s'était passé autrement, il serait joueur de NBA, aux côtés d'Insoo à cette heure-ci ? Il n'en savait trop rien. Peut-être même qu'il rêvait trop mais c'était la seule chose qui lui restait, non ?

Le néant. C'était sûrement ce mot qui pouvait qualifier se qui se déroulait dans son esprit en cet instant, il ne pensait à rien si ce n'était à dormir.

Le sportif finit par ressentir une légère tape sur son épaule alors il était réellement devenu cinglé ? Il ressentait même des choses à présent comme si on le touchait. Ou peut-être que la mort avait finit par enfin s'emparer de lui et l'avait arraché à cet horrible monde. La drogue avait dû avoir raison de lui ou peut-être que c'était l'alcool ? Il n'aurait su le dire mais il finit par relever les yeux vers la personne qui venait de le toucher.

Une femme. L'étonnement était tel que ses yeux étaient comparables à des soucoupes en ce moment-même, mais son regard venait de valser sur la jeune femme, il ne pouvait s'empêcher de la détailler. Quand bien même, il n'était pas du genre à prêter une grande attention aux fans féminines du club, il aurait juré ne l'avoir jamais vu ici une seule fois. Mais c'était une simple fille comme les autres, rien ne la différenciait de toutes celles qui l'avait l'habitude de voir. Hormis peut-être une chose, elle n'était pas entrain de rire comme une cruche avec ses copines en piaillant à son sujet. Et c'était assez reposant. Pour la première fois, il avait l'impression de ne pas être le centre de l'attention de qui que ce soit.

Pendant l'espace d'un instant, il se mit à réfléchir est-ce qu'il devait lui répondre ou l'ignorer ? Après tout, personne n'était là pour le voir, alors il n'en perdrait pas pour son grade. Tae Hyun se contenta seulement de hocher négativement la tête. Qu'est-ce qui pouvait bien lui faire qu'il était blessé ? Après tout, il était même au meilleur de sa forme.

« Blessé ? Je suis pas blessé.»

Bien que ce soit bizarre venant de sa part, il ne la lâcha pas du regard une seule seconde, elle le regardait si intensément qu'il avait envie de rire, peut-être qu'elle venait de tomber amoureuse de lui ? Ou qu'elle était trop choquée de voir un étranger comme les personnes âgées de ce pays. Il en avait l'habitude à présent de se faire dévisager et d'autant plus lorsqu'il était en compagnie de sa mère.

« Pourquoi tu penses que c'est le cas ? Je me suis pourtant pas fait mal lors du match..»

Le jeune homme finit par poser son ballon près de lui, en faisant bien attention de ne pas le faire tomber à tel point qu'on aurait pu avoir l'impression qu'il s'occupait d'un enfant. Le basket et tout ce qui y touchait, c'était vraiment précieux pour lui. Il s'étira un peu tout en allongeant ses jambes avant qu"un sourire ne vienne prendre possession de ses lèvres.

« Ou alors c'est une simple excuse pour me parler ?»

☾ anesidora

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« Blessé ? Je suis pas blessé.» Répond-t-il avec calme. « Pourquoi tu penses que c'est le cas ? Je me suis pourtant pas fait mal lors du match..»

Il pose lentement le ballon près de lui, exactement de la même façon que le faisait cette maman que j’ai aperçue avec son bébé dans la rue tout à l’heure. Est-ce qu’il aime ce ballon comme la mère aime son enfant ? Je n’ai rien auquel je tienne vraiment, alors j’ai dû mal à saisir l’ampleur de ce genre de sentiment. Je l’observe faire en silence, intriguée par ce ballon et l’attitude de ce garçon, avant de relever les yeux vers lui :

« Je t’ai entendu crier, alors j’ai cru que tu avais mal. »

Pourtant, à le regarder de près, il a l’air d’aller parfaitement bien. Aucune blessure visible, ni même la moindre égratignure. Un sourire prend place sur ses lèvres, alors qu’il allonge les jambes devant lui. Il est immense. Pas loin du mètre 90, je dirais. Peut-être même plus ? J’ai du mal à visualiser.

« Ou alors c'est une simple excuse pour me parler ? »

Une excuse ?

Je cligne des yeux en observant le brun et son sourire calme. Qu’est-ce qu’il entend par là ? Il faut s’excuser pour lui parler ? Ou en trouver une ? Mais dans quelle mesure ? Il insinue que j’ai dit une chose que je ne pensais pas ? Juste pour lui adresser la parole ? J’ai du mal à comprendre l’intérêt.

« Je n’en vois pas l’utilité. Est-ce qu’il y a vraiment des gens qui font ça ? »

J’ai encore bien des choses à apprendre. Je ne me souviens pas de comment je suis censée me comporter en société, ni comment je faisais avant. Est-ce que j’imaginais des ‘excuses’ pour parler à quelqu’un, moi aussi ? Ça me paraît parfaitement surréaliste. Il va falloir que je me renseigne un peu plus. Mes yeux se détournent du jeune homme pour observer le terrain devant moi, le marquage au sol, puis l’anneau de fer au-dessus de nos têtes. Ils couraient tous à une vitesse impressionnante, pour mettre plusieurs fois cette balle là-dedans. Pourquoi plusieurs fois ? J’ai envie d’en savoir plus, et la question s’échappe de la barrière de mes lèvres sans que je ne me retienne :

« Combien de fois est-ce qu’il faut envoyer le ballon dans le panier ? »

Je crois que c’est la seule chose que je n’ai pas compris. J’ai eu le temps de saisir aux couleurs de leurs hauts qu’ils n’étaient pas tous alliés, sans compter les deux paniers à chaque extrémité du terrain. Mais pourquoi plusieurs fois ? Ça m’intrigue. J’ai appris l’existence du football il y a quelques temps, puis du baseball. Le baseball, j’aime beaucoup. J’ai été happée par ce sport comme par une tornade. Mais celui-là, je ne connais pas encore.

« Comment s’appelle ce sport ? »

Je continue d’observer le terrain avec intérêt. J’aime plus que le football, mais moins que le baseball. Pourtant, ça continue de m’intriguer. L’ambiance tout à l’heure était puissante, prenante. C’est probablement pour ça que je suis si intriguée.

☾ anesidora

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Lui qui pensait être seul, c'était raté, si elle l'avait entendue crier. Heureusement pour lui, elle ne le questionna pas plus que ça à ce sujet-là. Puis il se voyait mal parler de quelque chose de privé avec une inconnue, qui avait l'air assez bizarre qui plus est.

Les coréens étaient plutôt du genre timide en temps normal, non ? Ou en tout cas, ils n'avaient pas cette facilité à s'adresser aussi facilement aux autres. Et certains enfants l'avaient même rejeté directement en voyant qu'il n'était pas totalement coréen, peut-être parce que leurs parents ne cessaient de leur répéter qu'ils devaient finir avec une coréenne et non être comme Tae Hyun. Sinon on perdait tout sens de la famille, les étrangers étaient différents. Si seulement, c'était le cas. Il était vrai qu'il n'avait pas été élevé de la même façon qu'eux mais son éducation avait été tout aussi stricte. Après tout, son père avait toujours voulu de lui qu'il soit parfait en tout et ça se reflétait dans ses notes à l'école autant que celle auprès de la société.

A tel point que ça le fatiguait de faire semblant mais il s'en voulait tellement pour tout que c'était la seule solution qu'il avait pour se faire bien voir et faire qu'il était comme tout le monde. Alors que pour lui-même, il n'était qu'un meurtrier, une ordure qui aurait du disparaître depuis déjà longtemps.

Bien que ça faisait déjà un moment qu'il vivait dans la capitale sud-coréenne, il n'était jamais sûre qu'il utilisait les bons mots, il n'était d'ailleurs quasiment jamais à l'aise quand il parlait coréen. Parce qu'il craignait qu'on puisse se moquer de lui ou encore le pointer du doigt pour une simple faute de grammaire. Le jeune homme peinait à se retenir de rire, est-ce qu'elle le faisait exprès ?

« Oui, y a des personnes qui trouve des excuses pour parler aux autres. Mais dis-moi, t'es pas coréenne pour remettre en doute mes paroles ? Ou alors c'est moi qui me suit encore trompé de mot ? »

Le jeune sportif avait finit par se lever prenant son ballon dans ses mains par la même occasion, bien qu'il était assez sarcastique, si quelqu'un s'intéressait à son sport préféré, il allait montrer un certain intérêt. Bien que ça serait pour un temps limité. Il finit par lancer son ballon à travers le panier avant de le récupérer lorsqu'il finit par revenir à ses pieds.

« Il n'y a aucun nombre défini, tu peux l'envoyer autant de fois que tu veux dans le panier, le but c'est de réussir à faire toujours plus que l'équipe adverse. »

Quand cette jeune inconnue finit par lui demander de quel sport il s'agissait, il se demandait si elle était réellement idiote ou si ça ne voyait pas assez, il laissa échapper quelques mots dans sa langue maternelle.

« What a stupid girl, hey. »

Mots qu'il avait prononcés peut-être un peu trop fort. En tout cas, on reconnaissait bien qu'il était australien, autant à son accent qu'à la fin de sa phrase, la plupart des australiens, en tout cas, la jeune génération avait tendance à rajouter des "hey" à chacune de leurs fin de phrases et visiblement, Tae Hyun ne dérogeait pas à la règle. Le jeune homme avait finit par se rapprocher d'elle tout en lui tendant son ballon, mais peut-être qu'elle allait refuser parce qu'elle n'était pas habillé pour faire du sport ou même tout autre raison.

« Tu veux essayer ? »

☾ anesidora

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« Oui, y a des personnes qui trouve des excuses pour parler aux autres. Mais dis-moi, t'es pas coréenne pour remettre en doute mes paroles ? Ou alors c'est moi qui me suit encore trompé de mot ? »

Oh.

Encore une chose que j’aurais apprise aujourd’hui. Néanmoins, quand il demande s’il s’est trompé de mot, je secoue immédiatement la tête. Même si c’était le cas, je serais bien incapable de m’en rendre compte.

« Oh non, c’est juste qu’il y a beaucoup de choses que j’ignore, alors je pose beaucoup de questions. Je suis amnésique. »

Il saisit le ballon entre ses doigts et l’envoie avec aisance dans le panier. Ça donne presque l’impression que sa balle et le cerceau de fer sont reliés. Pour être honnête, je suis impressionnée. Tout a l'air beaucoup plus facile quand c'est lui qui le fait. Je suppose que c'est dû à l'entraînement. Il m'explique alors que l'on peut envoyer autant de fois le ballon que l'on veut, tant que le score est supérieur à celui du camp adverse. Ça ressemble vraiment aux autres sports, finalement. Ce qui m'arrache une sourire. J'aime bien l'idée de devoir se dépasser pour être meilleur.

« What a stupid girl, hey. »

Je cligne des yeux en entendant ses mots, que je suis incapable de comprendre. Qu’est-ce qu’il vient de dire ? Ce n’est pas une langue que je connais. J’ai déjà du mal à me souvenir de propos qui me concerne, alors une autre langue… Laquelle est-ce d’ailleurs ? J’ai envie de lui demander de traduire, mais son geste m’en empêche. Il me tend son ballon et je cligne des yeux quand il me propose d’essayer. Je peux vraiment ?

J’attrape doucement le ballon entre mes doigts, faisant attention de ne pas l’abîmer. Il a l’air d’y tenir. J’acquiesce à sa proposition, pas mécontente de pouvoir essayer. Il suffit de l’envoyer dans le panier donc ? Je m’approche un peu, et une fois à quelques mètres, je lance le ballon vers sa cible. Il rebondit légèrement sur le cercle de fer, roule autour, mais en ressort pour tomber et rebondir sur le sol de béton. J’y étais presque !

« Raté. »

Néanmoins, un sourire illumine mes lèvres. C’est impressionnant. Ils font ça en courant et parviennent à mettre des paniers à chaque fois ? C’est incroyable. Et ça doit être satisfaisant.

« Quand tu le faisais tout à l’heure, j’avais l’impression que tu avais des ailes aux pieds. Tu m’apprends s'il te plaît ? »

Je récupère le ballon qui roule vers moi, entre mes doigts avant de me redresser en le regardant. J'ai vraiment envie de faire comme lui, rien qu'une fois.

☾ anesidora

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Kang Tae Hyun & Moon Chan Mi

Le jeune homme semblait encore se demander si il s'était trompé de mot parce que ça lui était souvent arriver depuis qu'il avait mit les pieds sur le sol coréen. Au début, les gens riaient de lui alors il n'osait jamais demandé ce qui était correct et ce qui ne l'était pas mais avec le temps, les gens essayaient du mieux qu'il pouvait de l'aider parce qu'on voyait qu'il avait réellement du mal. Il n'avait aucune attache au sol coréen, fut un temps il avait même détesté ce pays et s'était proclamé seulement américain après avoir souffert de remarques blessantes et racistes.

Amnésique fut le seul mot qu'il retient, il s'empressa de regarder son téléphone afin d'en chercher la traduction sur internet. Tae Hyun releva ensuite la tête vers cette jeune femme après avoir trouvé la définition de ce mot. Après tout, il n'était pas à l'aise avec les mots provenant du domaine médical dans la langue coréenne et visiblement il avait encore beaucoup à apprendre. Le jeune basketteur avait finit par se racler la gorge, à cause de sa fâcheuse habitude à juger tout le monde, il s'était peut-être encore trompé sur le compte de quelqu'un. Puis on ne pouvait pas aller contre ses mauvaises habitudes, la plupart du temps, elles nous rattrapent sans même qu'on le veuille. Alors cette fille ne se souvenait de rien la concernant ? Peut-être que si lui aussi avait perdu la mémoire, tout irait mieux ? Qu'il pourrait enfin réussir à fermer les yeux et dormir comme les autres adolescents de son âge. Mais la culpabilité le rattrapait et le tenait éveillé, à tel point que dormir lui faisait à présent peur.

« Ah ouais, je vois...C'est pour ça que tu sais pas ce que c'est le basketball. Mais bon, it's your lucky day parce que le destin t'as fait tomber sur moi pour te montrer ce qu'est le meilleur sport de ce monde. »

Vu son sourire, elle avait l'air d'être intéressé par le sport favori du jeune homme, ce qui semblait le ravir vu qu'il venait de se mettre à sourire à son tour. Pour une débutante, elle ne se débrouillait pas trop mal avec le ballon, lorsqu'il avait débuté ce sport, il avait mit du temps avant de toucher ne serait-ce que de loin le panier. Mais le basketball, c'était la seule chose qui lui permettait de trouver une paix intérieure mais également de revoir Insoo juste l'espace de quelques heures.

Le jeune homme écarquilla les yeux à la suite de ses mots que lui considérait comme l'un des plus beaux compliments du monde, à vrai dire il n'était pas du tout à l'aise avec les compliments, ce qui le fit regarder ailleurs. A chaque fois qu'on lui faisait un quelconque compliment, il avait l'impression que celui-ci était destiné à ses parents, car c'est dû à leur influence qu'il avait réussit à se construire cette image et intégrer une bonne équipe. De toute façon, il n'était rien que le "fils de la famille Kang" et ça s'arrêtait simplement là. Au fil des années, il l'avait bien comprit.

« Je suis pas vraiment le meilleur professeur que tu pourras avoir mais si ça te plaît et que t'es étudiante ici, tu peux apprendre au sein de l'université à jouer. »

Son regard finit par se baisser afin de regarder les chaussures de la fille dont il ne savait rien devant lui. Des escarpins... Ce n'était sûrement pas la meilleure chose pour faire du sport, elle risquait plus de se faire une entorse que de réussir à jouer correctement.

« Et apprendre à jouer avec de telles chaussures, ça va pas être facile. Tu risques plus de te blesser qu'autre chose. Et si tu veux prendre de l'élan, faut courir donc à part si t'as des baskets, remettons ça à une autre fois,mademoiselle l'inconnue.»

☾ anesidora

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